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INTRODUCTION.

tion de nouvelles règles de conduite conformes au bien-être des nations. Les matériaux pour tout ceci ne manquent pas, mais des difficultés presque insurmontables forment un obstacle entre l’idée et l’exécution, entre les cabinets d’étude et ceux des souverains.[1] »,

Martens n’osa pourtant pas se montrer trop péremptoire dans ses prédictions ; il avoua qu’il pouvait bien se tromper[2] ; et ce n’est qu’avec des réserves analogues que l’on doit hasarder de nouvelles hypothèses.

Pour le moment la voie à suivre semble toute tracée ; elle est jalonnée par les conventions de Paris, de Genève et de Saint-Pétersbourg. C’est apparemment dans cette direction que l’on va s’efforcer de dresser une barrière contre le déchaînement de la fureur et de la cupidité des combattants ; il faut creuser le fossé assez profond, élever le retranchement assez haut pour que la guerre n’engendre que le minimum de maux compatible avec son existence. En se forti-

  1. De Martens, ouvrage cité, 12 et 14.
  2. De Martens, ouvrage cité, 20.