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LE NOUVEAU DROIT DE LA GUERRE.

récents progrès et de son état actuel à l’avenir qui l’attend, mais il convient d’être très-circonspect en cette matière, car l’horizon de l’histoire et de la science est singulièrement borné. Ce que nous voyons réalisé aujourd’hui, par exemple, ces traités dont nous venons de parler, était considéré par Martens comme une utopie. Voici en effet ce qu’il écrivait en 1796 : « L’accord des peuples sur certains principes fixes, sur les changements dans la manière de se conduire réciproquement, serait une chose très-désirable… Mais que tous les peuples de l’Europe se réunissent jamais pour convenir de stipulations générales et positives sur l’ensemble du droit des nations, ou pour signer une déclaration du droit des gens dictée par l’un d’eux, et qu’ainsi ils s’accordent sur un code de droit des gens, voilà ce qui me paraît dénué de toute vraisemblance… Pour remplir le but proposé, une telle déclaration de droit des gens doit tendre à l’abolition de coutumes, soit injustes, soit inconvenantes, à la fixation de principes litigieux du droit des gens universel et à l’introduc-