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INTRODUCTION.

faire respecter, la guerre n’aurait plus sa raison d’être. Eh bien, cette supposition devient de jour en jour moins chimérique et ce tribunal a déjà fonctionné. N’avons-nous pas vu des conflits internationaux conciliés par des arbitrages souverains ? N’avons-nous pas vu des velléités belliqueuses domptées par l’opinion publique ? Ce sont là des tendances, des faits d’une haute signification.

Le Congrès de Paris, en 1856, a émis le vœu qu’à l’avenir, les États entre lesquels s’élèverait un dissentiment sérieux, eussent recours, autant que les circonstances le permettraient, aux bons offices d’une puissance amie, avant d’en appeler à la force brutale, et ce vœu a déjà été exaucé à plusieurs reprises. Sans doute un jugement arbitral ne fait parfois qu’ajourner la crise, mais c’est déjà quelque chose, et d’ailleurs, suivant la nature des griefs, il suffit souvent pour rétablir la bonne harmonie.

En tous cas, il est plus sage de s’en rapporter aux parties adverses du soin de choisir leurs arbitres dans chaque cas particulier, que d’instituer à priori, si tant est que l’on