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CHAPITRE I.

HISTOIRE DE LA CONVENTION[1].


I


Lorsque, dans l’ordre moral et intellectuel, un progrès se réalise, on peut être certain qu’il a de profondes racines dans le passé. Depuis le jour où une idée jaillit pour la première fois dans le cerveau d’un mortel, fût-elle la plus simple, la plus juste, la plus utile du monde, elle doit passer nécessairement par une longue période d’incubation, en attendant le jour où les circonstances lui permettront d’éclore ; ainsi elle aura déjà une histoire lorsqu’elle parviendra à sa maturité et sera jeune et vieille tout ensemble ; elle ne s’imposera aux masses qu’après s’être fait de longue date des partisans isolés, qui auront pu s’ignorer les uns les au-

  1. Une partie de ce chapitre est empruntée à une brochure publiée par l’auteur, en 1867, sous le titre de « la Neutralité des militaires blessés et du service de santé des armées. »