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HISTOIRE DE LA CONVENTION.

il a droit aux égards de tous et il devient un objet de secourable pitié.

« Comme, dans tous les temps et chez tous les peuples, les chirurgiens militaires n’ont jamais fait de distinction entre les blessés d’un champ de bataille, comme vainqueurs et vaincus ont toujours des droits égaux à leur humanité, et que, par ce noble dévouement à leurs semblables, ils commandent à tous l’admiration et le respect…

« Déclarons qu’à l’avenir :

« 1° Seront regardées comme inviolables les personnes des chirurgiens militaires ;

« 2° Ne seront plus regardés comme prises de guerre les fourgons d’ambulances, les ambulances légères et tous les objets qu’ils renferment, car ce bien est celui de tous les blessés ;

« 3° Sera regardé comme inviolable et sacré l’endroit d’un champ de bataille choisi par les chirurgiens pour le pansement des blessés ; on y plantera des drapeaux noirs, comme ceux qu’on place sur les hôpitaux d’une ville assiégée, et qui diront à tous que cet asile des nobles souffrances doit être respecté ;

« 4° Lorsque les chirurgiens d’une armée en retraite auront remis leurs blessés entre les mains des chirurgiens de l’armée victorieuse,