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CHAPITRE I

tion avait été primitivement soulevée, et qui, par sa petitesse même et son état de neutre, était peut-être mieux qualifié pour provoquer une semblable réunion[1]. »

Chose bien rare dans un congrès diplomatique, tout le monde était d’accord. Il ne s’agissait, en effet, ni de débattre des intérêts contradictoires, ni de concilier des prétentions opposées, mais de réaliser un progrès dans le droit des gens, par l’adoption solennelle du principe de la neutralité des soldats blessés et de tout le personnel employé à les secourir. Tel était du moins le vœu formulé par la Conférence d’octobre 1863, et qui devait servir de point de départ à celle de 1864.

Quoique dans l’intervalle un grand nombre de gouvernements s’y fussent officieusement ralliés, on pouvait craindre qu’il ne fallût au dernier moment compter et pactiser avec les exigences militaires. Mais ici encore le Comité international a obtenu plus qu’il n’avait espéré ; les réserves et les exceptions stipulées se réduisent à fort peu de chose. Nul n’osait se flatter d’une telle réussite. Le Comité lui-même se serait contenté d’un simple jalon solidement

  1. 1864, 6.