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CHAPITRE I

Nous sommes loin de partager cette manière de voir. Tout au contraire, plus nous avons étudié la Convention, plus nous nous sommes convaincu qu’elle était bien ordonnée et que ses divers articles s’enchaînaient logiquement. Ceux qui ne reculeront pas devant la lecture du commentaire ci-après partageront, nous l’espérons, la même impression. On comprendra, en particulier, que certaines considérations, dont les Comités, comme tels, n’étaient pas obligés de tenir compte, s’imposaient aux gouvernements à cause de la responsabilité dont ils sont chargés, et qu’il n’y a rien d’étrange à ce qu’un congrès de diplomates se soit montré plus réservé qu’une assemblée de philanthropes. Telle chose, excellente en principe, n’est pas toujours acceptable dans la pratique.

M. le docteur Mundy cherche à s’expliquer les imperfections de la Convention, par le fait que les personnes appelées à voter sur son contenu étaient en majorité incompétentes ; mais une étude statistique analogue à la sienne nous a conduit à des conclusions toutes contraires. Cette différence d’appréciation provient de ce que le tableau publié par M. Mundy[1] contient

  1. Allg. milit. ärzt. Zeit., 29 mars 1868.