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Page:Gustave Toudouze - Péri en mer, 1905.pdf/160

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dérouler sur la plage sablonneuse du Veryhacʼh ; au-delà, une côte élevée, projetant des promontoires aigus, la pointe de la Tavelle, la pointe de Dinan avec son curieux rocher à jour, surnommé le Château-de-Dinan ; plus loin le Cap de la Chèvre, fermant le nord de la baie de Douarnenez, et, comme une ombre mince, à l’horizon Sud, courant ainsi qu’une muraille brumeuse, une côte qui s’abattait brusquement, la pointe du Raz, continuée par des flots, des rocs, Tevennec, l’île de Sein, l’Ar-Men.

À gauche, le rugissement de l’Atlantique fouillant implacablement le granit, l’immensité des taches d’ombre très loin dans le couchant, les Pierres-Noires, Béniguet, la pointe Saint-Mathieu-Fin-de-terre ; plus près, la plage de Penhat, devinée plutôt que visible, le semis des écueils indiqués par des remous, des baves blanches de la vague, le Grand et le Petit-Mendufa, le Grand et le Petit-Leach, le Corbeau, la Louve, le Toulinguet, monstrueuse roche semblable à un vieux château crénelé planté devant la plage, et la pointe de Toulinguet.

Tout cela, sans qu’il s’en rendît compte, entrait en lui, pénétrait dans ses pores, comme pour le reprendre, le rattacher à cette terre natale dont il avait été si longtemps séparé qu’il n’en avait gardé qu’un souvenir fugitif et impalpable.

Il lui semblait tout voir avec des yeux nou-