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Page:Gustave Toudouze - Péri en mer, 1905.pdf/29

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II

Le petit jour venait, un drôle de jour, jaune, cuivré, de couleur maladive et inquiétante, tenant tout le pays sous une nappe blafarde, ainsi que des objets vus à travers l’épaisseur glauque et brouillée d’un aquarium.

Au-dessus des maisons, comme une nuit nouvelle montant du sud et de l’ouest pour aller éteindre cette faible lueur naissante, de grands nuages sombres, très bas, accouraient, s’épaississant sans cesse derrière le sémaphore de Pen-hat, superposant des voiles de vapeurs noires qui endeuillaient toujours un peu plus cette aube lugubre. Ils semblaient fuir vers le nord, vers l’est, au-delà de la côte de Léon, s’échevelant peureusement devant quelque chose de menaçant qui venait, se rapprochait.