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Page:Gustave Toudouze - Péri en mer, 1905.pdf/300

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fidèles aux anciens us, avaient absolument réclamé la musique du temps jadis. En tête de la noce, un joueur de biniou et une musette ronronnaient donc les vieux airs bretons ; on leur avait cependant adjoint, surtout en vue du bal, un cornet à piston, qui renforçait un peu le bercement nasillard du biniou.

Tout Camaret fut en liesse ce jour-là et pas une barque ne prit la mer.

Hervé Guivarcʼh, ayant consenti à servir de garçon d’honneur, semblait avoir définitivement oublié tout ce qui s’était passé auparavant entre Corentin et lui ; il fut d’une gaieté folle, riant, plaisantant, inventant des jeux pour amuser les invités et leur faire passer le temps agréablement, racontant même certains épisodes de ses voyages, des choses dont il n’avait jamais parlé jusqu’alors.

— Tiens ! tiens ! on dirait qu’il se transforme, ce Revenant ! constata Marhadour, surpris.

Tante Rosalie semblait radieuse de ce visible changement ; elle murmura à l’oreille du boucher :

— Je crois que sa demoiselle d’honneur y est pour quelque chose, vois-tu, mon fi !

— La Bernardine, la fille au père Moal, de Kerlocʼh ?… Ma Doué !… un riche parti !… Alors ce serait vous, tante Rosalie, qui auriez arrangé la chose ?…

— Oui ! il faut qu’il l’épouse !

Si la brave femme avait pu surprendre, à cer-