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XIII.

POUR UN JOUR DE NAISSANCE.


 Que béni soit trois fois le jour
Où Dieu te créa, mon amour !
Qui t’aurait dit quand le Ciel te fit naître
Dans ta patrie, auprès de les parents ravis
De ta beauté, qu’un jour tu verrais apparaître,
Loin d’eux, et loin de ton pays,
Trop tard, hélas ! celui que Dieu t’avait promis !
Fatalité, destin étrange !
Notre absence a duré bien longtemps, ô mon ange !
Quel long chemin j’ai fait qui m’éloignait de toi,
Et toi, qui l’entraîna si longtemps loin de moi !
Nous nous reconnaissons dans cette sombre vie,
Quand l’astre de mes jours pâlit à son déclin…
Ah ! prends vite un instant ma main,
Sois mon enfant, sois mon amie,
Un seul jour laisse-moi t’appuyer sur mon sein,
Marcher tous deux dans le même chemin !
Regardons la nature ensemble,
Cherchons au ciel le Dieu qui nous rassemble
C’est assez ! sur la terre avant d’aller aux cieux,
Ô mon amour, je t’ai connue,
Et maintenant que je t’ai vue
En les baisant, ferme mes yeux.