Page:Guttinguer - Goffin, Baudry.djvu/7

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À son sort pour jamais veulent rester unis,
Marchons, leur dit Goffin, suivez-moi mes amis,
Les endroits élevés nous offrent un asyle ;
Courage, activité, tout nous sera facile !
Votre maître et le mien ne vous oublira pas !
Vers la montée alors il dirige leurs pas,
Sa voix au moins hardi donne de l’assurance,
On frappe, on perce, on creuse, on défonce, on avance ;
Sous leurs coups redoublés le roc retentissant
Semble annoncer un vuide ; on espère un moment !
Le rocher écroulé doit offrir à leur vue,
Quelques sentiers nouveaux, quelque secrète issue ;
Mais ! Hélas ! Le mur tombe ! Ô revers ! Ô douleur !
Ils voyent avec lui s’abymer leur erreur !
Devant d’anciens travaux, des ruines affreuses,
De la nuit de la mort cavernes ténébreuses,
Immobiles ! D’horreur ils restent confondus !
Un jour entier a fui dans des travaux perdus !
La fatigue, la soif et les inquiétudes,
De pensers effrayants peuplant ces solitudes,
Tout ajoute à l’horreur dont ils sont pénétrés !
Ils portent autour d’eux des regards égarés !
Plus d’espoir !… La faim seule errant dans ces abymes,
D’un féroce regard y compte ses victimes,
Les pères autour d’eux rassemblent leurs enfants,