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Le Christ le repoussant de sa divine main,
Et sauvant nos enfans par un céleste hymen.
C’est à le voir chercher ses brebis écartées,
Et parfois près du gouffre, en naissant, emportées ;
C’est lorsque sa voix dit : « Satan ! retire-toi,
» Que viens-tu faire ici ? ces enfans sont à moi ; »
C’est quand le Fils divin les mène au divin Père,
Leur murmurant tout bas sa sublime prière ;
C’est alors, les voyant sur le marbre à genoux,
Qu’en flots plus abondans l’eau sainte coule en nous.


Ô festin solennel ! union chaste et pure !
Hymen du Créateur avec la créature !
Table où j’ai vu s’asseoir, nourris du même Pain,
Le fils du Roi, l’enfant du pauvre et l’orphelin,
Qui nous écarte donc de vos Cènes, ouvertes
À nos cœurs altérés, à nos âmes désertes ?
Ne savons-nous plus rien de ces temps bienheureux
Où l’on nous apprenait à regarder les cieux ?


Prince ! que la leçon de vertu fraternelle
Que vous donne aujourd’hui la Sagesse éternelle,
Laisse au fond de votre âme et dans votre avenir