Page:Guttinguer - Mélanges poétiques, 1832.djvu/74

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Se pressent d’apporter cent beautés renommées.
À travers les lilas aux grappes embaumées,
Les buissons du Bengale et les pins toujours verts,
On les voit s’avancer. Leurs fronts blancs sont couverts
De pampres, de jasmins, ou des touffes fleuries
De ces simples bouquets ornement des prairies ;
Et les voix, les parfums répandent à l’entour
De doux pressentiments de triomphe et d’amour.
Triste, et cherchant l’appui de la rampe dorée,
Qui traverse rêveur cette foule enivrée ?
Qui, sous un froid maintien qu’adoucit la bonté,
Cache un cœur plein de flamme, et d’amour tourmenté ?
C’est Arthur !… Étranger aux pompes de la fête,
Il y porte un œil sombre, une humeur inquiète.
Un seul objet l’occupe, il n’ose le chercher ;
Il écoute, soupire, il craint de s’approcher ;
Tout-à-coup il s’arrête. Une pure harmonie
Rend à son souvenir les airs de l’Ausonie ;