Il prit sa main :
— Vous ne me comprenez pas !
— Si, je vous comprends très bien.
— Vous entendez l’appel désespéré que je jette incessamment à votre cœur ?
— Oui, je l’entends.
— Et ?…
— Et… cela me fait beaucoup de peine, parce que je vous aime énormément.
— Alors ?
— Alors vous me criez : « Soyez pareille à moi ; pensez, sentez et exprimez comme moi. » Mais je ne peux pas, mon pauvre ami. Je suis ce que je suis. Il faut m’accepter telle que Dieu m’a faite, puisque je me suis donnée ainsi à vous, que je ne le regrette pas, que je n’ai pas envie de me reprendre, que vous m’êtes le plus cher de tous les êtres que je connais.
— Vous ne m’aimez pas.
— Je vous aime avec toute la force d’aimer qui se trouve en moi. Si elle n’est pas différente ou plus grande, est-ce ma faute ?
— Si j’étais sûr de cela, je m’en contenterais peut-être.
— Qu’entendez-vous par ces mots ?
— J’entends que je vous crois capable d’aimer autrement, mais que je ne me crois plus capable, moi, de vous inspirer un véritable amour.
— Non, mon ami, vous vous trompez. Vous êtes