Mariolle avait forcé l’éloge. Elle lui montra qu’elle n’était pas sotte.
— Mon Dieu, dit-elle, je vous avouerai que je ne sais pas au juste si j’aime les arts ou les artistes.
Il répliqua :
— Comment pourrait-on aimer les artistes sans aimer les arts ?
— Parce qu’ils sont quelquefois plus drôles que les hommes du monde.
— Oui, mais ils ont des défauts plus gênants.
— C’est vrai.
— Alors vous n’aimez pas la musique ?
Elle redevint subitement sérieuse.
— Pardon ! j’adore la musique. Je crois que je l’aime plus que tout. Massival cependant est convaincu que je n’y entends rien.
— Il vous l’a dit ?
— Non, il le pense.
— Comment le savez-vous ?
— Oh ! nous autres, nous devinons presque tout ce que nous ne savons pas.
— Alors Massival pense que vous n’entendez rien à la musique ?
— J’en suis sûre. Je vois cela rien qu’à la façon dont il me l’explique, dont il souligne les nuances tout en ayant l’air de ruminer : « Ça ne sert à rien ; je fais cela parce que vous êtes bien gentille. »
— Il m’a pourtant annoncé qu’on entendait chez