Page:Guy de Maupassant - Une vie.djvu/36

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dessus les aventures commencées, s’élançait vers l’avenir peuplé de joies, se roulait dans les espérances.

Un après-midi, comme elles se reposaient sur le banc du fond, elles aperçurent tout à coup, au bout de l’allée, un gros prêtre qui s’en venait vers elles.

Il salua de loin, prit un air souriant, salua de nouveau quand il fut à trois pas et s’écria : « Eh bien, madame la baronne, comment allons-nous ? » C’était le curé du pays.

Petite mère, née dans le siècle des philosophes, élevée par un père peu croyant, aux jours de la Révolution, ne fréquentait guère l’église, bien qu’elle aimât les prêtres par une sorte d’instinct religieux de femme.

Elle avait totalement oublié l’abbé Picot, son curé, et rougit en le voyant. Elle s’excusa de n’avoir point prévenu sa démarche. Mais le bonhomme n’en sem-