de la Seine », ligne de l’horizon. La nature, pour lui, c’est la Seine d’abord, un châlet ensuite, avec un bouquet de bois ; et l’agréable, c’est
Un hamac au jardin, un bateau sur le fleuve.
Parmi ses rèves d’amour, en voici un :
Et dans les bois voisins, inondés de rayons,
Prcctkiés du gros chien, nous nous promènerions,
Moi, vêtu de coutil, elle, en toilette blanche,
Et j’envelopperais sa taille, et sous sa manche
Ma main caresserait la rondeur de son bras.
On ferait des bouquets, et, quand nous serions las,
On rejoindrait, suivis toujours du chien qui jappe,
La table mise, avec des roses sur la nappe,
Près du bosquet criblé par le soleil couchant ;
Et, tout en s’envoyant des baisers en mangeant.
Tout en s’interrompant pour se dire : Je t’aime !
On assaisonnerait des fraises à la crème,
Et l’on bavarderait comme des étourdis
Jusqu’à ce que la nuit descende…
— Ô Paradis [1] !
Si Coppée, à la suite d’Olivier, nous emmène à la campagne, c’est dans une ferme — jadis « château » ; — le maître du logis, « le bonhomme », est un « vieux noble-fermier », et l’on s’en ira « voir les travaux de campagne », « dans un panier d’osier ». Nous sommes dans ces environs de Paris où, pendant les beaux jours, on transporte les scènes et la vie factice de l’opéra-comique ; le convenu social, sous toutes ses formes, tient une large place dans l’existence parisienne.
- ↑ — Excusez. J’oubliais que je conte une histoire ;
Mais en parlant de moi, lecteur, j’en fais l’aveu,
Je parle d’Olivier qui me ressemble un peu.
(Olivier.)
Coppée est bien l’original, en effet, de ce « fin poète » Olivier ; et frappât-il, comme lui,
… sur l’épaule, ma foi I
Du gros cocher,
ce sera toujours « d’une main bien gantée ». L’aspiration vers le familier, le « plébéien », suivant son expression, est tempérée aussitôt par la correction mondaine, parisienne. S’agit-il du gros cocher de tout à l’heure, il ne dira pas qu’il jure, il dira :
Et parfois d’un blasphème horrible se soulage !