Ma maison me regarde et ne me connaît plus[1].
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Je me suis envolé dans la grande tristesse
De la mer[2].
Ce genre d’images est voisin de celles qui personnifient et font vivre : « Les affections profondes ressemblent aux honnêtes femmes ; elles ont peur d’être découvertes et passent dans la vie les yeux baissés[3]. »
Les grands chars gémissants qui reviennent le soir
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Vers quelque source en pleurs qui sanglote tout bas
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Cette longue chanson qui tombe des fontaines.
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Les fleurs chastes, d’où sort une invisible flamme.
Sont les conseils que Dieu sème sur le chemin,
C’est l’âme qui les doit cueillir, et non la main[4].
« La vieillesse des bons arbres (du verger), pareils à des grands-pères pleins de gâteries[5]. »
Shelley compare les nuages qui moutonnent à un troupeau que pousse « ce berger indolent, indécis, le vent. »
Il y a un moyen d’élargir la perception en l’intellectualisant par le raisonnement, de faire comprendre afin de faire mieux sentir, de généraliser pour donner ensuite plus de force h l’émotion particulière qu’on veut traduire. On se sert ainsi de la science pour arriver au sentiment raffiné. Cela est dangereux d’ailleurs et ne peut agir que sur des esprits philosophiques. Voici un exemple frappant tiré de Flaubert. Il commence par donner à une émotion très complexe la netteté et la simplicité d’une sensation presque brutale : « La contemplation de cette femme l’énervait comme un parfum trop fort. » C’est net, mais beaucoup trop simpliste et, à cause de cela même, un peu banal. Voici que, de ce point de départ superficiel, l’auteur arrive, par un langage presque abstrait et