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l’art au point de vue sociologique.
logues. Voici des versets de Pascal où le parallélisme biblique est sensible :
- 1. L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant.
- 2. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser. Une vapeur, une goutte d’eau, suflit pour le tuer.
- 3. Mais, quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien.
- 1. Tous les corps, le firmament, les étoiles, la terre et ses royaumes, ne valent pas le moindre des esprits.
- Car il connaît tout cela, et soi ; et les corps, rien.
- 2. Tous les corps ensemble, et tous les esprits ensemble, et toutes leurs productions, ne valent pas le moindre mouvement de charité.
- Cela est d’un ordre infiniment plus élevé.
- 1. Est-ce courage à un homme mourant d’aller, dans la faiblesse et dans l’agonie, affronter un Dieu tout-puissant et éternel ?
- 2. Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste.
- 3. On jette de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais.
Citons encore ces pensées d’une énergie biblique qui offrent une symétrie manifeste :
- Il faut n’aimer que Dieu, et ne haïr que soi.
- Le silence éternel de ces espaces infinis — m’effraie.
- L’être éternel est toujours, — s’il est une fois.
Bossuet parle naturellement le langage de la Bible.
- 1. Cette verte jeunesse ne durera pas ;
- cette heure fatale viendra qui tranchera toutes les espérances trompeuses par une irrévocable sentence.
- 2. La vie nous manquera, comme un faux ami au milieu de nos entreprises.
- 3. Là tous nos beaux desseins tomberont par terre ; là s’évanouiront toutes nos pensées.
- 4. Les riches de la terre qui, durant cette vie, jouissent de la tromperie d’un songe agréable et s’imaginent avoir de grands biens,
- S’éveillant tout à coup dans ce grand jour de l’éternité, seront tout étonnés de se trouver les mains vides.