Page:Guyau - La Genèse de l’idée de temps.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xvii
THÉORIE EXPÉRIMENTALE ET THÉORIE KANTIENNE

même telle qu’elle est toujours, conséquemment les plus générales des lois. Mais la question de leur origine reste ouverte, comme aussi celle de leur nécessité a priori et de leur pourquoi.

Kant répond : « Il faudrait alors se borner à dire : — Voilà ce qu’enseigne l’observation générale, et non voilà ce qui doit être. » — Mais en effet, nous ne pouvons rien dire de plus que ceci : — L’observation générale de l’observation même, l’expérience générale de l’expérience nous apprend que nous avons toujours des séries de représentations qui aboutissent à des représentations de séries unilinéaires et se groupent à la fin dans une représentation de série unique, le temps ; si bien que nous ne pouvons nous figurer autrement les faits d’expérience, n’ayant pour cela aucun moyen. Pourquoi est-ce ainsi ? Nous n’en savons rien. Constater le plus général des faits, ce n’est point l’ériger en « intuition a priori. »

— « Le temps, dit Kant, n’est pas un concept discursif ou, comme on dit, général, mais une forme pure de l’intuition sensible. Les temps différents, en effet, ne sont que des parties d’un même temps. Or, une représentation qui ne peut être donnée que par un