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II
PREFACE

commencer presque avec elle un dialogue. Une chose n’est réellement passée que quand nous en perdons toute conscience ; pour revenir à la conscience, elle doit redevenir présente. Mais si, en somme, tout est présent dans la conscience, si l’image du passé est une sorte d’illusion, si le futur, à son tour, est une simple projection de notre activité présente, comment arrivons-nous à former et à organiser l’idée du temps, avec la distinction de ses parties, et quelle est l’évolution de cette idée dans la conscience humaine ? — L’idée du temps, selon nous, se ramène à un effet de perspective. Nous montrerons, en premier lieu, que cette perspective n’a pas toujours existé et n’est pas nécessaire a priori pour l’exercice de la pensée dans sa période de confusion et d’indistinction originaire. Puis, nous essayerons d’expliquer comment s’est formée cette perspective et de suivre le travail de la nature à ses divers degrés : ainsi on suit sur