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III
PRÉFACE

un tableau le travail du peintre ; on voit comment, sur une toile plane, il a pu rendre sensible la profonde obscurité d’un bois, ou, au contraire, faire pénétrer et s’épanouir joyeusement dans une pièce un rayon de lumière. La perspective en peinture est une affaire d’art ou d’artifice ; la mémoire aussi est un art : nous montrerons, dans la conception du temps, le plan naturel et inévitable que cet art suit toujours. Pour cela, nous essaierons de faire successivement la part : 1o de l’imagination passive et purement reproductrice, qui fournit le cadre immobile du temps, sa forme ; 2o de l’activité motrice et de la volonté, qui, selon nous, fournit le fond vivant et mouvant de la notion du temps. Les deux éléments réunis constituent l’expérience du temps.