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Page:Guyau - Vers d’un philosophe, 1881.djvu/203

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SPINOZA



LA HAINE ET L’AMOUR




« On ne peut plus haïr l’être qu’on a compris :
Je tâche donc toujours d’aller au fond des âmes.
Nous nous ressemblons tant ! je retrouve, surpris,
Un peu du bien que j’aime au cœur des plus infâmes
Et quelque chose d’eux jusqu’en mon dur mépris.
Aussi je n’ose plus mépriser rien : la haine
N’a même pas chez moi laissé place au dédain ;
Rien n’est vil sous les cieux, car il n’est rien de vain.