Page:Guyon - Histoire d’un annexé (souvenirs de 1870-1871).djvu/71

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J’étais honteux de rester là un jour de plus, tandis que tout le monde aurait dû se lever contre l’ennemi.

J’étais bien fatigué encore, c’est vrai ; j’avais ma mère veuve et seule, qui pouvait avoir besoin de mon secours, dans ce moment de trouble et de luttes sauvages ! Mais rien ne semblait pouvoir m’excuser, si je restais plus longtemps.

Je résolus donc de partir le lendemain matin avec les francs-tireurs, qui devaient rentrer à Thionville.

Dès le lever du jour, je fus sur pied. Mon cœur battait avec violence : je n’osais descendre dans la chambre de ma mère, tant je craignais de lui annoncer ma résolution.

Elle savait que la loi m’avait exempté du service,