tion du progrès : c’est Salomon qui a dit : « Rien de nouveau sous le soleil. »
Il avait raison à son point de vue. Les religions doivent renier tout progrès. L’Académie est le temple d’une religion, de la religion scientifique. Un de ses pontifes, Guvier aussi, a nié le progrès. Quoi d’étonnant à cela ? Il est dans son rôle. Toute religion repose sur le principe d’autorité ; tous ceux qui l’attaquent, parce qu’il enchaîne l’homme, parce qu’il arrête son essor, parce qu’il lui défend de s’écarter de la voie qu’ont suivie ses pères, de sortir de l’ornière creusée par l’infime chariot antique pour s’élancer sur la voie de fer, parce que c’est en son nom que le tyran s’écrie : « Tu n’iras pas plus loin ! » tous ceux qui protestent contre lui, qui n’admettent pas de dogme scientifique, qui ne veulent être guidés que par le libre examen, sont-ils des révolutionnaires traités par tous les conservateurs du passé, d’insurgés, de rebelles, de révoltés.
En effet, pendant le moyen âge et à la Renaissance, quel est l’apôtre du progrès ? C’est Satan ; sa femme est la sorcière. Le prêtre les attaquait avec acharnement, invoquant contre eux l’autorité biblique.
C’est cette autorité qui livre Galilée à l’Inquisition et jette Roger Bacon en prison.
C’est devant cette autorité que Colomb est forcé d’exposer ses projets. Or, voyez-vous Colomb, un révolutionnaire, un homme s’affranchissant des vieilles entraves, des préjugés, être obligé de plaider l’avenir devant ces hommes du passé ! Le voyez-vous comparaissant devant ce tribunal ecclésiastique qui l’écrase par les textes tirés de la Genèse, des psaumes, des prophètes, de l’Evangile, des épîtres, accompagnés des commentaires de saint Chrysostome, de saint Augustin, de saint Jérôme, de saint Basile, de saint Grégoire, de saint Ambroise, tous ennemis de la rotondité de la terre ; par saint Augustin qui déclare la doctrine des antipodes incompatible avec les fondements de la foi ; par