Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/261

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relations où il est parlé de coups de foudre accompagnes d’une chute de matière. Sur quoi se fonderait-on pour s’inscrire en faux contre ce fait ?... (Suit la citation d’un passage de Bayle.)

Puis les expériences de Fusinieri viennent montrer l’étincelle électrique chargée de particules pondérables.

« C’était encore, dit M. Meunier, une chose admise par tous les physiciens que la lune en son plein n’exerce sur notre atmosphère aucune action calorifique ; en un jour le résultat négatif de tant d’expériences délicates a été renversé par la conclusion positive d’une expérience de M. Melloni, bientôt confirmée par celle de MM. Knox, Zantedcschi, etc.

« Qui nierait que les physiciens sont d’autant plus portés à restreindre le rôle météorolique de la lune, que le public est porté à lui en attribuer un plus grand, ne connaîtrait ni le cœur humain en général, ni le cœur des savants en particulier. »

Ils donnent une puissance énorme à la science qu’ils possèdent, puisqu’ils la mettent au-dessus de la nature : ils restreignent, ils nient la science à venir. Il y a dix ans, tous les savants niaient qu’on pût jamais prédire le temps. Arago, seul, faisait cettte restriction « dans l’état de nos connaissances actuelles ; » les autres disaient : toujours. Maintenant M. Le Verrier admet que l’on peut réaliser cette chimère. C’est une immense concession : aussi a-t-il immédiatement soin d’ajouter : « Jamais la prévision du temps ne dépassera vingt-quatre heures.» Dans le même moment, il est vrai, M. Coulvier-Gravier prétend qu’il peut s’étendre à quatre jours, et à bien moins de frais que M. Le Verrier pour ses vingt-quatre heurs. Mais M. Le Verrier le traite d’ignorant, parce que lui directeur de l’Observatoire ne s’est occupé qu’incidemment de météorologie, tandis que l’autre savant s’en est occupé toute sa vie.

Qui peut sonder les abîmes du cœur d’un savant, surtout quand il est rempli par un système ?