Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/270

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à l’aide de l’opium et disséquer pendant leur sommeil les Patagons, hauts de douze pieds, pour connaître la nature de l’âme, — à vouloir percer un trou jusqu’au noyau de la terre, — à vouloir boucher les pores et les conduits de la respiration, ce qui, d’après lui, aurait permis aux hommes d’atteindre l’âge de Mathusalem, — à prétendre qu’un corps attiré vers un centre par des forces qui accélèrent continuellement son mouvement, s’arrêtera au plus fort de sa volée, et que, parfois même, il retournera immédiatement en arrière, sans aucune cause.

Et cela n’a rien d’étonnant.

Voltaire n’a-t-il pas raison de faire dire dans son abjuration au docteur Akakia : « Il n’emploiera plus 60 pages de calcul pour arriver à une conclusion qu’on peut établir par un raisonnement de 10 lignes ; item, toutes les fois qu’il retroussera ses bras pour calculer trois jours et trois nuits de suite, il se donnera la patience de raisonner auparavant pendant un quart d’heure sur le choix des principes qu’il conviendra d’employer ; et s’il trouve, comme on l’en assure, qu’il pourra se passer d’une bonne partie de son calcul, il nous gratifiera de ce qu’il a de trop et dont il sait bien que nous avons grand besoin. »

N’a-t-il pas raison de lui conseiller d’essayer l’usage de l’ellébore, dont la dose serait réglée par M. Licberkuhn.

J’adresserai la même prière à M. Lalanne que Voltaire à Maupertuis, et en échange du service que je lui demande, je lui donnerai le même conseil.

M. Lalanne, dans un essai de théorie de réseaux des chemins de fer, fondée sur l’observation des faits et sur les lois primordiales qui président au groupement des populations, proclame une loi qu’il appelle équilatérée et dont voici le principe : «Trois agglomérations de population de même ordre tendent à occuper les sommets d’un triangle équilatéral. » Partant de là, il en arrive à formuler cette autre loi : «La distance entre deux agglomérations de population d’un