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302 l’inventeur.

rien, ce qui est un merveilleux moyen de ne pas payer voire dette en sauvant votre honneur.

A moins encore que vous ne regardiez le travail comme un simple moyen de répression qu’il faut imposer et non payer, et que vous ne disiez avec Guizot : « Vous n'avez contre le despotisme révolutionnaire des classes pauvres qu’une garantie efficace, puissante, le travail, la nécessité incessante du travail, » et que, partant de ce principe, vous n’alliez même jusqu’à regarder l’inventeur comme un ennemi public, l’invention ayant le plus souvent pour but de diminuer le travail manuel.

Mais cessons ces cruelles railleries.

Mettons de nouveau en présence deux anciens ennemis : opposons M. Thiers à M. Guizot.

M. Thiers, suivant Bastiat, dit : « Je crois pouvoir dire sans être un tyran, ni un usurpateur : la première de mes propriétés, c’est moi, moi-même moi d’abord, puis mes facultés physiques et intellectuelles, mes pieds, mes yeux, mes mains, mon cerveau, en un mot mon âme et mon corps. »

L’homme doit utiliser ces facultés « par le travail, le travail opiniâtre et intelligent... » Mais quand il les a employées, il est d’une équité évidente que le résultat de son travail lui profite à lui, non à un autre, devienne sa propriété, sa propriété exclusive. Gela est équitable, cela est nécessaire... »

Vous le voyez : elles sont propriétés, facultés physiques et facultés intellectuelles, d’après M. Thiers, que vous n’accuserez pas d’être un fanatique, qui est universellement reconnu pour être un homme pratique, trop pratique même, pratique à ce point qu’il nie la propriété intellectuelle.

Dans une juste proportion, vous direz avec J. Droz : « S’il y a une propriété que l’on doit respecter plus que les autres, c’est celle des hommes qui n’ont que leurs bras et