Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/40

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pas la ligne assignée à chacun de nous et qu’il dérange beaucoup de gens. Il aura assez d’espace pour s’étendre. La liberté, la liberté dans sa plus large expression : voilà donc ce que nous demandons. L’association, voilà ce que nous conseillons.

De l’association, nous n’en doutons pas, doivent naître les plus grands bienfaits pour l’inventeur. Les quelques sociétés qui se sont élevées le prouvent déjà, malgré les limites forcément imposées à leur développement. Elles créent la tradition de l’esprit humain, elles réunissent, coordonnent mille matériaux, insignifiants quand ils sont isolés, très-importants quand ils sont groupés ; elles épargnent à l’inventeur une multitude de travaux préparatoires, quantité de recherches, de démarches fatigantes et rebutantes : elles lui créent mille ressources, lui permettent mille essais, et, en unissant les hommes de talents différents, elles les complètent souvent l’un par l’autre ; elles doivent, en outre, exercer la plus heureuse influence sur le sort matériel de l’inventeur en lui venant en aide, pendant ses travaux préparatoires, puis en facilitant l’exploitation de son invention par la publicité, par les recommandations, par les relations qu’elles lui feront contracter, en le mettant surtout en rapport direct avec le public et en l’arrachant aux griffes des loups-cerviers toujours à la piste du malheureux qui a du génie et qui n’a pas de capital.

Mais pour que l’association puisse, en se développant sur une large échelle, arriver à ces résultats, il est nécessaire que la législation devienne plus libérale qu’elle ne l’est. Il est impossible d’agir avec puissance quand, à chaque instant, on est arrêté par un article du Code ou un règlement