Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/411

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’il avait d’autres choses à faire, il cessa de s’en occuper.

Ou les gouvernements sont trop pressés, ou ils ne le sont pas assez ; il leur est, paraît-il, bien difficile de faire les choses convenablement.

Fulton ne fut pas plus heureux avec son bateau à vapeur.

Après avoir été brisé une première fois par une bourrasque, il navigua enfin sur la Seine le 9 août 1803. L’expérience faite en présence de Cousin, Bossut, Garnot et Perrier, d’une foule de spectateurs, réussit complètement. Le bateau remonta le courant avec une vitesse de un mètre six centimètres par seconde.

Mais alors, on s’occupait de bien d’autres choses. Le public restait froid pour ces nouveautés qu’il ne comprenait pas. Il y avait des coups de canon, des tambours, des trompettes qui remplissaient l’air tout entier et ne permettaient d’entendre au milieu de leur chaos que le bruit des victoires. Aussi voyait-on avec indifférence le petit bateau de Fulton amarré sur la Seine.

Et puis, à cette époque, il n’y avait qu’un homme qui absorbait tout en lui, et à qui seul on pouvait s’adresser : c’était Bonaparte qui allait devenir bientôt Napoléon ; et déjà ses jugements étaient sans appel, ses ordres étaient irrévocables. Il fallait son ordre pour que l’Académie se saisit de l’examen d’une question. Fulton le lui fit demander par Louis Gostaz ; mais, malgré toutes ses instances, le consul refusa de le donner, regardant Fulton comme un aventurier dont il ne fallait pas s’occuper.

Dallery ne fut pas plus heureux. Le 29 mars 1803, il prenait un brevet pour un bateau à vapeur à hélice. L’hélice servait à la fois de propulseur et de gouvernail. Sa chaudière était tubulaire, en cuivre ; elle avait un hélice ventilateur pour activer le tirage.

On voit que c’était une machine déjà arrivée à un point de perfection excessivement élevé, et qu’on a été obligé de re-