Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/474

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Nous venons d’en avoir un exemple bien frappant cette année ; deux peuples, l’un de dix-neuf millions d’habitants, l’autre de quarante, étaient en présence. Tous les tacticiens promettaient la victoire h l’Autriche, Le fusil à aiguille paraît et anéantit toutes ces forces dans lesquelles tous avaient confiance.

Pour l’homme qui est la cause de pareils effets, nous ne demandons ni privilèges, ni protection ; nous demandons pour lui le droit commun, nous demandons la propriété de son œuvre, sa liberté d’action ; et pour que quiconque a du génie puisse arriver à doter le monde des résultats qu’il est capable de produire, nous combattons toutes les entraves que mettent au développement individuel et la routine, et les préjugés du public et des gouvernements.

Quand donc les hommes d’État comprendront-ils cette puissance bienfaitrice de l’inventeur ? Quand donc daigneront-ils descendre des hauteurs où ils se placent, qu’ils prennent pour des montagnes et qui ne sont que des taupinières, d’où ils croient embrasser un horizon immense, et d’où ils ne voient qu’un petit coin de terre, pour s’occuper de l’humble alchimiste qui coule dans son creuset plus de lingots d’or que n’en produira jamais la Californie ? Mais il s’agit bien vraiment de s’occuper de l’inventeur ; les gouvernements ont bien autre chose à faire j n’ont-ils pas les expéditions lointaines, les armements militaires et maritimes, toile de Pénélope toujours à refaire, fantaisies qui coûtent quelques centaines de millions ? Que l’inventeur vienne non pas leur demander des millions, mais leur en apporter, ils les dédaignent et ils ont bien raison, car les gouvernants sont des hommes positifs, des hommes pratiques, qui se regardent comme le centre du monde, font consister toute l’habileté politique en une petite ruse quelconque à l’aide de laquelle ils escamoteront une élection, un vote des Chambres, endormiront un moment l’opposition ou triompheront diplomatiquement d’une nation voisine, ruse qui est, bien