Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/10

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ques épithètes aussi variés que de bon goût, comme un « affameur. » Ce n’étaient ni de pareils procédés, ni de semblables arguments qui pouvaient changer mes convictions. Comme Cobden, je considère que « concéder au gouvernement le droit de régler les heures de travail, c’est poser le principe d’un retour en arrière » ; et on se rappelle avec quelle énergie John Morley, aujourd’hui membre du cabinet Gladstone, candidat à Newcastle, en 1892, déclara qu’il préférait ne pas être élu plutôt que de faire cette concession. Voilà des exemples de courage que feraient bien de méditer certains députés français qui s’abandonnent trop volontiers à tous les courants, sans même en sonder la profondeur ni en mesurer la force.

La nécessité de défendre la liberté individuelle contre une prétendue législation protectrice du travail et contre le despotisme de certaines associations ou syndicats se fait sentir partout. M. Georges Howel, membre du parlement, ancien ouvrier, ancien secrétaire du conseil des Trades Union à Londres et du Comité Parlementaire du Travail, un homme que les socialistes ne peuvent pas accuser d’être « un bourgeois », dans son livre intitulé le Trade Unionism new and old, protestait, en 1892, contre l’esprit de tyrannie qui s’était produit dans les gréves des docks, des ouvriers du