Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/143

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pourront y rester jusqu’à quatre heures du matin. Inexorablement, elles devront être mises à la porte, à ce moment, qu’il pleuve, qu’il gèle, qu’il fasse nuit ou qu’il fasse jour ; et ensuite, il sera interdit à ces ouvrières de paraître à l’atelier pendant les dix-sept heures qui sont le complément des vingt-quatre heures !

Qu’en résultera-t-il ? Sous prétexte de protéger les brocheuses, la loi les met à la porte de l’atelier et les fait remplacer par des hommes !

Si la loi peut empêcher le travail dans l’atelier, elle ne peut l’empêcher dans le domicile privé ; et si trois voisines viennent s’asseoir autour de la même lampe, auprès du même poêle, ne voilà-t-il pas un atelier qui se constitue ? Quand un gardien de la paix verra une lumière allumée dans une mansarde, ne devra-t-il pas la signaler comme suspecte, et les inspecteurs ne devront-ils pas aller vérifier, si elle n’éclaire point de femmes coupables, puisqu’au lieu d’être dehors, elles sont renfermées pour travailler ?


II. — L’application de la loi du 2 novembre a provoqué des déceptions, soulevé des protestations, et provoqué des grèves.


Une pétition de 328 ouvriers d’Abbeville s’exprime ainsi :


« C’est surtout en hiver, que se produiront les effets désastreux de la loi nouvelle, alors que, gênés par le