Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/19

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indépendants prennent des noms d’individualités pour signes de ralliement, comme les moines étaient les disciples dociles de saint Benoist, de saint Dominique, de saint François ou de saint Augustin. À quels signes reconnaît-on le vrai socialiste, selon votre évangile, de celui qui ne l’est pas ? Est-ce que les socialistes révolutionnaires ne tiennent pas en profond mépris les socialistes possibilistes ?

Le délégué. — C’est vrai. Les révolutionnaires trouvent que les possibilistes sont trop occupés de leurs succès personnels et des élections. Mais les possibilistes sont révolutionnaires aussi. Ils l’ont bien prouvé quand, dans leur journal le Prolétaire, MM. Lavy, député, Paul Brousse, Caumeau, Reties, Prudent-Dervillers, ont fait appel à leurs amis pour aller célébrer l’anniversaire de la chute de la Commune, « qui représente le Droit, et dont les combattants sont les héros qui doivent servir de modèles. » Au fond, entre les socialistes, qui sont les vrais socialistes, il n’y a pour les diviser que des questions de chefs : les uns préfèrent celui-ci ; les autres, celui-là. Mais nous sommes d’accord.

Le déterministe. — Et sur quoi.

Le délégué. — D’abord, sur le Quatrième État.

Le déterministe. — Et qu’est-ce que le Quatrième État ?

Le délégué. — Il y a eu le Tiers État en 1789. Un siècle après, il faut bien qu’il y ait le Quatrième. C’est le progrès.

Le déterministe. — Et de qui se compose-t-il ?

Le délégué. — De ceux qui ne sont pas bourgeois !

Le déterministe. — Et à quoi reconnaissez-vous un bourgeois ?