Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/214

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tourner des têtes faibles. La contagion est limitée. Le 28 mai agglomère au Père-Lachaise huit mille individus, sur lesquels il y a un certain nombre d’indécis, de sceptiques, de camelots et de pauvres diables aussi impropres à la Révolution qu’au travail. Voilà donc, au grand maximum, les forces révolutionnaires de Paris. La grande masse des travailleurs sait fort bien qu’elle doit chercher des ressources dans le travail et que ce ne sont pas les émeutes qui en donnent. Ils ont une femme, des enfants ; ils se préoccupent de leur avenir. Ils sont prudents, et ne demandent qu’au jeu pacifique des institutions républicaines les améliorations, plus ou moins réelles, qu’ils envisagent.

Toutes ces parades enflammées ne présentent donc pas de sérieux danger de guerre sociale, mais à une condition : c’est que les charlatans du socialisme ne trouvent pas de complices parmi les membres du parlement qui, étant chargés de faire la loi et d’en contrôler l’application, doivent donner l’exemple de son respect ; parmi les fonctionnaires, chargés de maintenir l’ordre public ; parmi les magistrats chargés de requérir la mise en mouvement de la justice et parmi les juges et les jurés, chargés d’imposer aux délits et aux crimes la sanction du Code pénal ; parmi les ministres qui, ayant la charge des intérêts généraux du pays, ont pour obligation d’envisager la responsabilité qu’ils assument, non seulement au point de vue des difficultés présentes, mais surtout des événements de l’avenir.