Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/216

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vent, ne sont même pas formulées, mais elle a des sympathies qui se manifestent par des articles de journaux et par des souscriptions ; et ceux qui souscrivent ne manquent pas d’acheter leur charbon le meilleur marché possible. Cependant les mineurs ont, pendant longtemps, bénéficié de l’idée que la plupart des gens, qui ne jamais descendus dans une mine se font, de cette exploitation ; ils se figurent que ces trous noirs, profonds de plusieurs centaines de mètres, conduisent à des enfers, ils s’imaginent les mineurs vivant au milieu au milieu d’explosions de grisou perpétuelles qui les massacrent ; ils se les figurent dans la misère, négligeant de se demander comment, si le travail est si dur, si dangereux, si mal rétribué, il opère une telle attraction que le nombre des mineurs ne cesse pas d’augmenter, et qu’un ouvrier agricole devenu mineur ne retourne jamais à ses occupations premières.

Dès qu’une grève éclate dans un bassin houiller, certains députés croient de leur devoir de s’en mêler. Ils prétendent en général que leur intervention est pacificatrice. Dans leur intention, c’est possible. Mais en fait, elle produit toujours l’effet de l’huile sur le feu.

Le 20 février 1882, sur l’invitation de M. Desmons, MM. Clémenceau, de Lanessan, Brousse, Laporte, Girodet, Henri Maret se sendent à Alais pour faire une enquête sur la grève de la Grand’Combe, terminée depuis un mois. Juste au moment où ils arrivent, la grève de Bessèges éclate, comme le constatait, non sans malice, M. Goblet, alors ministre de l’Intérieur. (Séance du 10 mars 1882.)