Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/217

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Venus pour informer sur les faits passés, ils ont cru devoir intervenir dans le fait nouveau qui se produisait. Ils n’ont pas été écoutés, et voici pourquoi : C’est qu’ils se sont trouvés en présence d’un agitateur politique, venant semer la révolution dans cette région de Bessèges, comme il l’avait fait précédemment à la Grand’Combe… le citoyen Fournière.

Je dois le faire connaître à la Chambre, car c’est lui qui est le véritable auteur de cette grève. Fournière est un jeune homme de vingt-quatre à vingt-cinq ans, ancien ouvrier bijoutier, qui, aujourd’hui, ne travaille plus autrement qu’en propagande révolutionnaire.

Il appartient à ce qu’on appelle à Paris les cercles d’études sociales, et il s’appelle lui-même collectiviste révolutionnaire…

Les collectivistes révolutionnaires envoient en province des voyageurs en révolution : j’ai nommé M. Fournière ; je puis nommer MM. Malon, Guesde et la citoyenne Paul Minck.

Je vous ai dit, messieurs, que Fournière avait été l’instigateur de la grève de la Grand’Combe, en novembre dernier. J’ai entre les mains le manifeste qui a été publié à ce moment-là.

Dans ce manifeste, je lis des phrases comme celles-ci :

« En attendant l’émancipation totale de tous les exploités, en attendant que le prolétariat rentre en possession de tous ses biens injustement détenus par la classe capitaliste, il nous faut poursuivre cette lutte de classe, triompher sur un point des monopoleurs, en attendant que le parti ouvrier, solidement constitué et conscient de son but, dise à tous les citoyens : « Frères ! debout, en avant pour l’émancipation sociale ! (Sensation).

Quelques membres à l’extrême gauche. — Très bien ! Très bien !

M. Goblet, ministre de l’intérieur. — Messieurs, il n’est personne de vous qui puisse approuver ces paroles…