Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/242

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sont ; croyez-vous donc que même ces syndicats sont constitués régulièrement ? D’après les documents qui ont été publiés, plus des deux tiers des syndicats inscrits à la Bourse du travail ne sont pas régulièrement constitués, et cependant ils font des placements.

Vous avez dû voir dernièrement, dans le Bulletin de la Bourse du travail, la revendication hautement affirmée que les syndicats qui en font partie ne doivent pas se mettre en règle avec la loi du 21 mars 1884.

Enfin, monsieur le rapporteur, êtes-vous allé faire un tour à la Bourse du travail ? Je vous engage à y aller un jeudi, dans la salle des grèves. C’est là que se réunissent les garçons coiffeurs pour chercher des extras pour le samedi suivant. Vous y verrez des gens qui ne viennent là que pour ne pas trouver d’ouvrage, qui se contentent d’un extra d’un jour par semaine et qui, le reste du temps, ou vagabondent ou viennent s’y réfugier en temps de pluie…


Comme on insistait le lendemain, je les ai appelés « détritus ». Du reste, ainsi que l’a constaté solennellement M. Auguste Vacquerie, « ces injures ni visaient ni les syndicats de la Bourse en général, ni les syndiqués du bâtiment en particulier. » Ils ne m’en ont pas moins envoyé des injures collectives dans les diverses réunions où j’ai été flétri et condamné à des expiations variées pour « crime de lèse-syndicat ». Je les ai acceptées avec résignation et sans étonnement.

Mais j’ai été étonné en apprenant que c’étaient mes paroles qui avaient révélé au ministre de l’Intérieur un état de choses qui n’avait rien de mystérieux. Avec le plus grand empressement, les représentants de la Bourse du travail ont proclamé qu’il s’y trouvait des syndicats illégalement constitués, et qu’ils considéraient non seulement que c’était leur droit, mais que