militaire, bien plus facile à comprendre que les conditions de la liberté. Par besoin d’ordre, d’obéissance, et la recherche du moindre effort, il le transporte dans sa conception de la vie économique. Au fond, ces agités révolutionnaires ont un idéal de couvent ; et ce qu’ils indiquent comme but aux foules qui les suivent, c’est la conquête de la paresse. Ils leur demandent de se donner beaucoup de mal et même de donner des coups et d’en recevoir pour avoir droit à l’apathie : mais n’est-ce pas précisément la vie du sauvage guerrier qui méprise le travail ? et n’avons-nous pas là encore une preuve du côté régressif du programme socialiste ?
D’après les constatations que nous avons faites, le mot socialisme peut être défini : « l’intervention de l’État dans la vie économique du pays. »
— Mais alors, sont-ils socialistes, les hommes qui, au nom de l’intérêt de la propriété foncière, demandent des droits de douanes sur les blés, sur les avoines, sur les chevaux, sur le bétail, les bois, les vins ? Ceux qui, au nom des intérêts de « l’industrie nationale » et « du travail national », demandent des droits de douanes sur les cotons, les soies, les laines, les tissus de tous genres, les fers depuis les rails jusqu’aux plumes, les machines, les produits chimiques, et tous les objets quelconques, dus à l’industrie humaine ?
À cette interrogation, je réponds par l’affirmation la plus nette et la plus positive :
— Oui, vous êtes socialistes, grands et petits propriétaires, qui réclamez des tarifs de douanes, car que demandez-vous ? sinon l’intervention de l’État pour garantir les revenus de votre propriété. Que