Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/86

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Le délégué. — Il y a excès de production.

L’économiste. — Tu crois ? considères-tu que des souliers sont utiles ?

Le délégué. — Oui.

L’économiste. — Ta femme, tes enfants, toi, vous n’êtes jamais obligés d’économiser sur la chaussure ?

Le délégué. — Hélas ! si.

L’économiste. — Tu vois donc bien que la chaussure ne surabonde pas, puisque tu n’as pas autant de souliers que tu le voudrais.

Le délégué. — C’est parce que mon salaire est insuffisant.

L’économiste. — En un mot, tu voudrais bien être plus riche.

Le délégué. — Oui.

L’économiste. — Pour te procurer des souliers en plus grand nombre.

Le délégué. — Oui.

L’économiste. — Et il ne s’agit pas seulement de souliers. Tu économises aussi sur tes vêtements. Tu n’as pas autant de linge qu’il te serait utile. Enfin, sur ta table, on est obligé de calculer la quantité de viande que l’on mange ; le vin est rationné ; ton logement n’est pas aussi confortable que tu le désirerais. Et de quoi te plains-tu si amèrement, sinon de ce que tes ressources ne sont pas suffisantes pour tes besoins ?

Le délégué. — C’est vrai.

L’économiste. — Il y a beaucoup de gens qui ont des revenus supérieurs aux tiens et qui répètent aussi sur tous les tons ; — Que je voudrais bien être riche ! La dame voudrait bien une robe de soie de plus, les jeunes filles de nouvelles toilettes. La production ne