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Page:Guyot - Le Boulangisme.djvu/11

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Jugeait-il donc ainsi son duel avec M. de Lareinty ? Alors, c’était donc un duel pour rire, pour amuser la galerie, et non pas « pour venger son honneur de soldat ? »

Le 13 juillet 1888, il lance une insulte à M. Floquet, président du Conseil, en transportant à la tribune un langage qui ne serait pas toléré dans un corps de garde. Cette fois, c’est un civil qui lui demande réparation. Il n’a pas recours au pistolet que M. Boulanger semblait accorder par condescendance ; ce pékin choisit l’épée, l’arme de l’officier, l’arme française par excellence, et on s’aperçoit que si M. Boulanger, dans ses duels, réclamait le pistolet, l’arme du hasard, c’est qu’il ne savait pas se servir de l’épée.

Il semble calqué sur le portrait que Salluste a tracé de Catilina : « Capable de tout feindre et de tout dissimuler, avide du bien d’autrui, il avait assez de faconde mais peu de jugement. Un immense désir d’asservir la République s’était emparé de lui : peu lui importaient les moyens d’atteindre ce but. »