Page:Guyot - Le Boulangisme.djvu/16

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la légalité pour rentrer dans le droit. » Il brise la Constitution, et se fait plébisciter.

Mais pour être sûr que le pays ne lui donnerait pas tort, il emprisonne ses adversaires et massacre les gens sur le boulevard. Dans les départements, il fait la chasse à ceux qui défendent la République ; il guillotine et fusille les défenseurs de la République, il déporte et exile les autres ; il défend aux journaux d’écrire, sinon pour chanter ses louanges ; aux gens de parler, sinon pour célébrer ses vertus.

Mis à même, le général Boulanger agirait-il autrement ?

Il insinue qu’un coup d’État se fait à l’amiable, et qu’il pourrait casser une Constitution et confisquer un pays sans avoir recours aux moyens de Louis-Napoléon Bonaparte. Cette naïveté prouve la confiance, poussée jusqu’à l’abus, qu’il a dans la crédulité de ses partisans.

Il lui était réservé d’ajouter à toutes ses promesses de charlatan le coup d’État anodin et bénin.