Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/123

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l’égard des camarades suspects de vouloir travailler.

Pas du tout. M. Clémenceau, à chaque grève, s’est indigné de ce que le gouvernement s’avisât de protéger les ventilateurs et les pompes contre les projets de destruction, hautement manifestés par les grévistes, et essayât d’empêcher ceux-ci de maltraiter et d’assommer tout à l’aise les camarades suspects de tiédeur.

Le 6 octobre 1893, M. Baudin prêche la grève générale et télégraphie à la reunion de la Maison du peuple : « Organisez-vous, car ce n’est que par la force et la terreur que vous obtiendrez quelque chose des gouvernants. »

Puis les compagnons Brunet et Georges disent que la seule guerre à faire n’est pas celle que rêvent les gouvernants, de peuple à peuple, mais bien celle que doivent prêcher tous les socialistes de toutes les nations « d’ouvriers à patrons, de gouvernés à gouvernants ».

La dépêche étant authentique, ces paroles étant entendues de tout le monde, des gens aimables, comme Tony Révillon, d’autres qui posent pour d’habiles politiques, s’empressent de dire :

— Que parlez-vous de guerre sociale ? Baudin est un agneau en dépit de sa barbe de bison. Turot n’a été arrêté que parce qu’il a voulu sauver un enfant. Si les compagnons Brunet et Georges disent que « la guerre à faire est celle d’ouvriers à patrons, de gouvernés à gouvernants », nous vous assurons que c’est par patriotisme ! Seulement vous ne voulez pas comprendre et vous vous entêtez à les provoquer.

Et alors Henry Maret arrive et dit :

— C’est bien simple. Laissez faire Baudin, les com-