Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tionale avait maintenu le principe de l’impôt réel pour les contributions directes.

VII. — Voici, au contraire, ce que vous dirait M. Peytral, s’il était jamais chargé d’appliquer l’impôt qu’il promet aux socialistes.

M. PEYTRAL. — Monsieur, combien de maisons ? Combien de terres ? Dans quels endroits ? Avez-vous des rentes ? Combien d’actions ? d’obligations ?

LE CONTRIBUABLE. — Mais je vous ferai observer que certaines ne rapportent pas de revenus. J’ai du Panama, par exemple.

M. PEYTRAL. — Ce n’est pas la question. Que gagnez-vous ?

LE CONTRIBUABLE. — Cela dépend.

M. PEYTRAL. — Ce n’est pas une réponse. Il faut me dire un chiffre. Quel est votre moyenne des trois dernières années ?

LE CONTRIBUABLE. — Mais je ne suis établi que depuis un an.

M. PEYTRAL. — Ne dissimulez rien, ou prenez garde, la police correctionnelle ! Et votre femme ? Sa dot ? Mais ne reçoit-elle pas de cadeaux de son père, de sa mère, d’aïeuls ou… d’amis ?

LE CONTRIBUABLE. — Insolent !

M. PEYTRAL. — Prenez garde. Vous irez en police correctionnelle. Les cadeaux habituels font partie des revenus. Faites-moi votre déclaration.

LE CONTRIBUABLE. — Mais je suis médecin ; je ne sais pas si la maladie donnera ou ne donnera pas l’année prochaine.

M. PEYTRAL. — Faites votre évaluation plus haute