Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/217

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que moins, dans votre intérêt ; car autrement vous seriez frappé d’une amende considérable. Il faut que nous soyons impitoyables.

LE CONTRIBUABLE. — Largement compté, j’estime que tout compris, je pourrai peut-être me faire un revenu de 6.000 francs.

M. PEYTRAL. — C’est votre déclaration.

LE CONTRIBUABLE. — Oui.

M. PEYTRAL. — Signez-la, je l’enregistre. Maintenant montrez-moi des pièces qui la justifient.

LE CONTRIBUABLE. — Mais, et ma déclaration ?

M. PEYTRAL. — Nous vous la demandons afin qu’elle nous serve de base et pour vous frapper d’une amende, si nous la trouvons inexacte. Mais nous n’y croyons pas.

LE CONTRIBUABLE. — Alors vous me traitez de menteur.

M. PEYTRAL. — Nous n’avons pas confiance. Donnez-moi votre correspondance avec votre notaire, vos factures, le livre de compte de votre cuisinière, le carnet de votre blanchisseuse, les notes de votre tailleur, de la couturière, de la modiste, de l’épicier, du boucher et du boulanger, pour voir si cela concorde.

M. Peytral emporte le tout qu’il livre à l’indiscrétion de ses bureaux. Au bout de quelques jours. M. Peytral revient :

M. PEYTRAL. — Nous avons vérifié. Vous avez dépensé plus que vous ne m’avez déclaré ; il y a des dettes. Ces dettes ne sont-elles point des prétextes à dissimulation ? Si je vous ménageais, on m’accuserait de faiblesse et de complaisance ; peut-être dirait-t-on qu’elles ne sont pas désintéressées.