Aller au contenu

Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


M. PEYTRAL. — Alors, c’est 50 % de plus, en vertu d’un amendement dont je n’étais pas partisan, mais que les amis de Drumont ont fait passer et que j’ai dû accepter. Je n’y ai pas vu grand mal, car il y a beaucoup de juifs qui sont riches ; et l’impôt sur le revenu, c’est l’exemption des pauvres et la restitution de ceux qui ne possèdent pas, de ceux qui ont épargné…

LE CONTRIBUABLE. —… à ceux qui ont dilapidé. — Et combien dois-je payer ?

M. PEYTRAL. — Nous avons établi une sage progression, nous avons fait la part du nécessaire. Il n’y a que les gens réellement riches qui soient sérieusement atteints ; pour le moment vous aurez à payer 25 % : si vous aviez un revenu de 25.000 francs, vous payeriez 100 % ; et au-dessus, il y a une progression qui s’étend de 120 à 150, à 175, à 200, à 300, etc. %, selon les revenus.

LE CONTRIBUABLE. — Mais 120 %, c’est plus que le revenu ! C’est une confiscation.

M. PEYTRAL. — Non, je vous l’ai déjà dit, une restitution : du moment qu’on exempte les petits, il faut bien faire payer les gros. Je reconnais que la progression est un peu forte. Je ne voulais pas aller si vite ni si loin. Mais Millerand a déposé un amendement, Guesde en a déposé un autre qui en a élevé le taux ; Vaillant voulait la confiscation pure et simple de tous les capitaux, de toutes les propriétés. Comme, à aucun prix, je ne pouvais consentir à cette dernière mesure, j’ai accepté l’amendement de Guesde.

Ce dialogue est non pas une charge, mais le développement logique du système de l’impôt personnel et progressif sur le revenu réclamé par M. Peytral.