Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

oſe appeller ſon ami[1]. Mais par quel attachement, ou plûtôt par quelle aveugle partialité, & par qu’elle profuſion de loüanges, l’Abbé D. F. n’a-t’il pas payé pendant 10 ans un ſervice, qui n’avoit été du côté de Voltaire qu’une deférence aux Volonté de ſon Hôte & de ſon Bienfaiteur ?

Une réfléxion critique, mais honnête & polie, ſur la Tragédie ébauchée de la mort de César, & un léger Badinage ſur le Temple du goût, ont été érigez pas Voltaire en traits horribles de noirceur & d’ingratitude. Mais s’étant plaint l’Abbé’D. F. même, par une Lettre particuliere, & de la Réfléxion & du Badinage, on lui a donné ſur cela toute la ſatiſfaction qu’il pouvoit ſouhaiter. Il en a été très-content, & il l’a écrit à l’Abbé D. F. en 1735, dans les termes les plus affectueux & les plus expreſſifs.[2] Cependant 15 jours ; après la date de cette Lettre d’amitié & de réconciliation parfaite, il s’aviſe d’inſulter l’Abbé D. F. dans le Mercure. On lui demande

  1. M. le Président de B. ami de Voltaire, petît-fils d’un Payſan ! La profeſſion d’hommes de Lettres eſt bien avantageuſe. Cet ami le chaſſe de chez lui en 1726, après ſon diſcours inſolent dans la Loge de la Demoiſelle le Couvreur.
  2. La Lettre de V. à ce ſujet, eſt imprimée, dans les Obſervation, tom. 5.