Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/11

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honnêtement la cauſe de ce changement ſubit : Nulle réponſe. Il continuë d’inſulter l’Abbé D. F. par de mauvaiſes épigrammes qu’il fait courir. On ſe tait ; on mépriſe l’injure : il redouble ; la patience de l’Abbé D. F. l’enhardit, & il pouſſe l’affront juſqu’à l’excès dans des Imprimés ſcandaleux.

Après cela, il a la folie de prétendre avoir encore des droits ſur le cœur de l’Abbé D. F. Ignore-t’il qu’il eſt de principe dans la ſociété, que les offenſes effacent les bons offices ? À plus forte raiſon, quand l’offenſe eſt très-grande, & que le bon office n’eſt qu’une juſtice, renduë, & renduë en conſidération d’un Bienfaiteur dont on dépend. Voltaire, logé & nourri chez le P. de Bernieres, allié de M. l’Abbé D. F.[1] avoit-il pû ſe diſpenſer de faire ce qu’il fit ?

Mais depuis quand eſt-il permis d’appeller Procès-criminel, ( terme dont V. a l’effronterie d’uſer) un ordre précipité du Magiſtrat de la Police, ſur la dépoſition équivoque d’un Delateur inconnu,

  1. Feu M. le P. de Bernieres étoit frere, de Pere, de Madame la Marquiſe de Flavacourt, & de Madame la Présidente de Louraille, couſines de l’Abbé Deſfontaines, qui étoit d’ailleurs ſon ami & ſon confident. Un Faquin, par ſes airs de protection nous oblige de parler de ces circonſtances.