Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rabaiſſe un Ecrivain. Penſer autrement, c’eſt inſulter la glorieuse profeſſion d’Avocat. Mais l’Abbé D.F. a proteſté ſur ſon honneur, à la face du Ciel & de la Terre, qu’il n’eſt Auteur d’aucun des Ecrits qui ont paru en faveur des Chirurgiens. Sied-il à un homme tel que Voltaire, qui paſſe ſa vie à 40 lieuës d’ici, de lui donner ſur cela un démenti public, ſans la moindre-preuve ? L’Abbé D.F. eſt lié d’amitié avec deux ou trois Chirurgiens les plus célèbres de Paris, dont il eſtime également la capacité, le bon-eſprit & la politeſſe. Cela a-t-il pu fonder l’imputation de quelques Médecins mépriſables, qui l’ont accuſé d’être l’Ecrivain de leurs adverſaires, & celle de Voltaire leur imbécille écho ?

Qu’après cela, cet habile homme faſſe gravement l’éloge des Quakres, qu’il croit mieux connaître que M. Boſſuet, & qu’il a ſi ridiculement célébrés dans ſes Lettres. Qu’il canoniſe un Ouvrage Anglois ſur la Religion,[1] dont la Traduction Françoiſe imprimée en Hollande, en Conſéquence du jugement du Cenſeur Royal, Dorcteur de Sorbonne, n’a point eu l’entrée en France, & a été regardée comme un Livre dangereux pour la foi ; Que notre grand Théolo-

  1. Alciphron, ou, le petit Philoſophe.